Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-07-12
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 juillet 1915 12 juillet 1915
Description : 1915/07/12 (Numéro 13785). 1915/07/12 (Numéro 13785).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5365812
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2008
Lfi^ûAÙLOISi -j-i~- LUNDI 12 JUILLET
H a hëêëëë
une révolte de l'Inde et l'hostilité de l'émir
d'Afghanistan vis-à-vis des Anglais.
t*
Ce n'est un secret pour personne que les Bre-
tons, marins uniques au monde, sont aussi à
terre d'admirables soldats. Les fusilliers ma-
rins n'ont-ils pas, à Dixmude, écrit avec leur
sang l'une des plus belles pages de l'histoire de
la guerre présente ? De même, sur les autres
points du front, partout où ils se sont trouvés,
les régiments bretons ont fait des prodiges d'hé-
roïsme. Leurs chefs les ont toujours « bien
dans la main », et ces hommes, qui ont le dou-
ble culte ardent de Dieu et de la patrie, n'ont
jamais hésité quand on leur a demandé le sa-
crifice de leur vie dans les circonstances diffi-
ciles.
On enterrait, l'autre jour, un jeune officier
breton qui fut tué en juin dernier, lors des
brillantes opérations au nord d'Arras. Des
hommes de son régiment, Bretons comme lui,
assistaient à la cérémonie. Le colonel, qui aime
ses Bretons et qui les connaît bien, en disant
adieu au jeune officier a prononcé ces belles
paroles
Le sous-lieutenant X. et ses hommes sont en-
trés au ciel en fraction constituée, le claef en tête,
comme l'avant-veille, sous un enfer de mitraille,
ils étaient entrés dans la tranchée allemande.
Ces mots sont allés au cœur des soldats du
régiment. A la prochaine offensive, ils se sou-
viendront que le chemin de la victoire est aussi
celui du ciel.
*vi\vwvvvvvaAAArt^^Aavvvv>AA^avvvvv>rt^vkvvvvvvvvv»aT.vi-vv»
LES OPÉRATIONS RUSSES
L'échec du grand mouvement ennemi
La tactique russe Le s Alle-
mands laisseraient les Autri-
chiens seuls en Galicie
Dans un article publié, hier, à Pétrograde,
^Invalide Russe, organe du ministère de la
guerre, fait ressortir le revirement laeurcux qui
s'est produit dans les opérations militaires et
constate qu'après deux mois, l'of fensive austro-
allemande est maintenant enrayée sur le front
$ud-ouest. Le journal ajoute
u La grandiose opération conçue sur ce front
par l'étal-major allemand a piteusement
tchouè, car, malgré tous ses efforts l'ennemi
n'a pas réussi à entraîner l'armée russe dans
une bataille générale.
» Les f orces russes se sortt repliées dans un
ordre parfait, opposant une résistance achar-
née, infligeant au.x ennemis des pertes sévères
t enlrarnant les Austro.Allemands loin de leur
mse dans une région où les vazes ferrées n'ont
u'un faible développement le résultat a été
jvie l'ennemi a dû suspendre ses opérations.
Tout porte à croire qu'il jettera maintenaztt
ses forces sur un autre secteur et abandonnera
aux Autrichiens la liquidation de l'opération
de Galicie. »
Colonel allemand capturé dans son lit
Une dépêche do Pétrograde dit qu'on a
amené à Vilna, comme prisonnier, le colonel
allemand Schutz capturé, pendant qu'il dor-
mait, dans le village de Lipouvak, province de
Suvalki.
Les Allemands amènent sans cesse, dans les
régions qu'ils occupent en Pologne, de nom-
breuses équipes de prisonniers français et an-
glais et les forcent à se livrer aux travaux des
champs, pendant dix-huit heures par jour.
Dû Rapport du maréchal ff eneh
Les opérations britanniques. Hommage aux
troupes et chefs français
Le supplément de la Gazette de Londres con-
tient'un long rapport du maréchal French, en
date du 15 juin, adressé au secrétaire d'Etat
du War-Uffice ce rapport est relatif aux opé-
rations depuis le 5 avril.
Le maréchal French, après avoir flétri les
procédés allemands, notamment l'emploi des
gaz asphyxiants, rend hommage aux troupes
des généraux Foch et d'Urbal dont les troupes
lui vinrent si heureusement en aide dans bien
des circonstances
Depuis ma dernière dépêche, ajoute le ma-
réchal, il y a eu un accroissement considéra-
ble dans l'activité des aéroplanes allemands
!sur notre front. Leur nombre a été beaucoup
plus important. Aussi, durant cette période,
plus de soixante combats aériens ont eu lieu,
sans qu'un seul avion britannique fût perdu.
A ce propos, tiens à porter à votre connais-
sance l'aide qui m'a été fournie, nar les auto-
rités militaires françaises et particulièrement
par le général Hirschauer, directeur du service
de l'Aviation français, et par ses collaborateurs,
le colonel Battiaux et le colonel Stammler, qui
nous ont fourni du matériel aéronautique, sans
lequel l'efficacité du corps volant royal aurait
été sérieusement affaibli. »
Le maréchal French parle ensuite de la visite
du général Joffre, qui, le 27 mai, inspecta
et passa en revue la 7° division britannique.
« Le général Joffre m'a exprimé, par la suite,
dans une lettre, tout le plaisir que je lui avais
procuré en lui donnant l'occasion de voir les
troupes britanniques et son admiration pour
leur belle tenue. Il me pria de communiquer
cette lettre aux troupes. »
EN ANGLETERRE
Le roi George visite sa flotte
Le roi George, accompagné d'une suite peu
nombreuse qui avait quitté Londres mardi der-
mer, pour une destination inconnue, est rentré
samedi dans l'après-midi. Durant son absence,
la souverain a visité la grande flotte.
A son retour, le Roi a adressé à l'amiral Jelli-
coe un télégramme pour le féliciter sur le par-
FEUILLETON DU « GAULOIS»
PU 12 JUILLET 1915.
La Croix
du Tsar
XII
LA SONNETTE DU TÉLÉPHONE
sens-
Le jeune homme savait, au fond, que c'était
parler pour ne rien dire, car il voyait bien que
Monsieur Charles avait téléphoné à Lon-
dres, aussitôt qu'ils s'étaient quittés. Cela dé-
montrait l'anxiété que l'homme éprouvait au
sujet des objets qui manquaient. Et Jimmie
avait constaté bien d'autres choses depuis
Il jeta un coup d'œil, malgré lui, à M. Snet-
te. L'agent de la sùreté achevait de dîner tran-
quillement, l'air le moins préoccupé du
monde.
La sérénité du détective donna du courage à
Eh bien dit-il soudain, que Madame et
Monsieur Charles. et lelir oie. aillent au
diable Amusons-nous maintenant.
Il s'efforça, aussitôt, de distraire sa compa-
gne, s'ingénia à lui faire goûter à toutes sortes
de friandises, la combla d'attentions et finale-
ment la mena au théâtre après avoir choisi'le
Tous droits réservés.
P. R.
fait état de la flotte entière et de l'esprit admi-
rable qui anime toujours les équipages, malgré
lés longs mois d'attente, et qui n'ont pas perdu
l'espoir de se mesurer avec l'ennemi. Le Roi
termine en se disant heureux d'avoir pu cons-
tater un tel état de choses, qui le convainc que
le jour de la bataille venu, la flotte britannique
ne manquera pas d'ajouter un nouveau triom-
phe à ses glorieuses traditions.
CHEZ LES NEUTRES
En Grèce. Le gouvernement veut retarder
l'ouverture du Parlement
On télégraphie d'Athènes en date d'hier
Bien que l'état de la santé du Roi s'améliore
constamment, il semble difficile, dans certains
milieux, que le souverain puisse prendre une
connaissance suffisante de la situation et des
faits politiques jusqu'au 20 juillet, date de
l'ouverture du Parlement. Cela a conduit à
examiner l'éventualité de la prorogation de la
Chambre à un mois.
Les polémiques sont vives à ce sujet entre les
journaux gouvernementaux et vénizelistes, ces
derniers étant d'avis que la Chambre peut
parfaitement bien se réunir à la date fixée pour
procéder à l'élection de son président et pren-
dre une décision au sujet de la prorogation, le
ministère actuel pouvant, le .cas échéant, res-
ter au pouvoir pour l'expédition des affaires.
En tout cas, les médecins tiendront conseil
et décideront si le Roi peut prendre une part
plus active aux affaires de l'Etat et leur déci-
sion influera sur les résolutions au sujet de la
Chambre.
Le gouvernement fait démentir les bruits
suivant lesquels il négocierait un emprunt
avec un groupe allemand il affirme qu'il n'a
pas reçu de proposition à cet égard et il estimé
que ces bruits ont été mis en circulation en
vue de desservir le gouvernement actuel au-
près de l'Entente.
EN ALLEMAGNEJT EN AUTRICHE
La situation économique en Autriche
On mande de Vienne qu'une assemblée des
ménagères a eu lieu pour protester contre les
accapareurs de fruits et de légumes. Le prix
des œufs augmente. On paie à Vienne deux
couronnes pour les treize oeufs. Cette augmen-
tation est due à la grosse exportation que l'on
fait pour l'Allemagne.
Les tailleurs de Vienne ont augmenté les
prix de leurs confections, par suite de l'aug-
mentation du prix des matières premières. En
Allemagne, la. saucisse a subi une augmenta-
tion de 10 0/0, tandis qu'en Autriche l'aug-
mentation est de plus du double.
Le conseil de l'alimentation populaire a cons-
taté avec regret que le gouvernement fixe des
prix beaucoup trop élevés pour les céréales.
L'augmentation générale des vivres est ef-
frayante, au point que les ouvriers peuvent à
peine se nourrir.
Les pertes allemandes
D'après un journal médical allemand, l'ar-
mée allemande a perdu 783 médecins depuis
le commencement de la guerre 228 ont été tués
ou sont morts de suites de blessures 354 ont
été blessés 81 sont prisonniers, et 120 sont
manquants.
EN ESPAGNE
Exploits teutons à Barcelone
Les journaux de Barcelone rapportent qu'une
trentaine d'Allemands, ivres pour la plupart,
s'étant arrêtés au coin de la rue de Torrès, in-
sultaient les passants. Un surveillant de nuit
et plusieurs personnes du voisinage qualifiè-
rent durement la conduite de ces Allemands
qui ripostèrent par des coups de poing et des
coups de bâton, blessant le surveillant et un
certain nombre de personnes. La police se ren-
dit sur les lieux et arrêta plusieurs des pertur-
batéurs, les autres prirent la fuite.
Le gouverneur de la ville eut un entretien
avec le consul d'Allemagne auquel il déclara
qu'il n'était pas disposé à tolérer de tel abus.
PETITES NOUVELLES DE LA NUIT
Hier matin, un taube a survolé Saulxures-
sur-Moselotte (Vosges) et a jeté deux bombes,
qui n'ont occasionné aucun dégât.
Hier matin sont arrivés à Marseille les
quatre-vingt-huit marins survivants du paque-
bot Carthage, coulé le 4 juillet, au cap Hel e 's.
Le détachement comprenait six officiers et qua-
tre-vingt-deux hommes.
D'après une dépêche de Christiania, un
croiseur anglais a torpillé, près de l'île de Hu-
soen, un navire allemand chargé de minerai.
Le feu a détruit le grand pont de Tét-
schen, sur l'Elbe, interrompant complète-
ment la navigation du fleuve.
Une grande usine de colle-forte de Buda-
pest a été détruite par un incendie les pertes
s'élèvent à un million de couronnes.
De Genève Une femme voilée de noir qui
désirait entrer en Suisse fut prévenue qu'elle
avait à se soumettre à une visite corporelle.
Elle sortit alors un revolver et se tira une balle
dans la tête. C'était un soldat allemand qui
tentait de déserter.
L'aviateur génevois Parmelin, le héros du
raid du Mont-Blanc, effectuait, samedi, un vol
avec passager au-dessus du lac, lorsque son ap-
parei capota et tomba dans le lac d'une hau-
teur de 50 mètres. Aucun accident de personne.
he Haftafriemenf
d es grands blessés
Grandiose manifestation à Lyon
Le premier train ramenant en France envi-
ron 250 grands blessés français venant d'Alle-
magne est arrivé en gare de Lyon-biotteaux,
hier matin, à 8 h. 30. Il était parti de Cons-
tance (Allemagne) samedi soir à 7 h. 30 et
arriva à la frontière française en passant par
la Suisse. Contrairement à ce qui s'était pro-
duit lors du précédent échange de grands bles-
spectacle qui lui paraissait le mieux fait pour
lui plaire.
Trickett n'était pas plutôt assis dans sa loge
qu'il aperçut M. Snette au balcon.
Pendant toute la soirée, jusqu'au moment où
il prit congé de la jeune fille à la porte de l'im-
meuble de la rue de la Paix, Jimmie santit
s'exercer autour de lui la sollicitude discrète
du détective, toujours correct, placide et loin-
tain.
Et quand, une demi-heure après, rentré à
son hôtel, Jimmie alla frapper à la porte de la
chambre voisine de la sienne, le jeune Anglais
trouva derrière la porte qui s'ouvrit M. Snette
souriant et respectueux.
Ah vous voilà, dit Jimmie avec une
pointe de cordialité. Donnez-vous donc la peine
de venir dans ma chambre. Nous allons pren-
dre quelque chose pour nous rafraîchir. Il y
a tout ce qu'il faut. Je.
Mais Trickett n'acheva pas.
Par la porte de sa chambre, laissée entr'ou-
verte, venait le bruit de la sonnette du télé-
phone.
Allo cria-tril, devant l'insistance de la
sonnette.
Et il courut vers sa chambre pour saisir le
récepteur.
La sonnette retentissait éperdument.
Allô allo cria-t-il en s'emparant du ré-
cepteur. Allo qui me parle ?.
Mais, au même moment, il se retournait, ef-
faré, vers le détective, qui l'avait suivi.
Seigneur Disu cria-t-il. Miss Walsden
miss Walsden qui m'appelle
XHI
LA MAISON DE LA RUE DE LA PAIX
Snette ne répondit rien. Mais son attitude
n'indiquait pas moins qu'il reconnaissait toute
l'importance de l'événement. Il poussa Trick-
ett vers le téléphone en lui indiquant du geste
et du regard qu'il fallait le reprendre, se diri-
gea vivement vers sa chambre et revint aus-
sitôt en achevant de passer son pardessus.
sés, nos soldats blessés revenant de captivité
ont été reçus à la gare des Brotteaux par les
autorités militaires et civiles.
On remarquait sur le quai de la gare M.
Godard, sous-secrétaire d'Etat à la guerre le
général Meunier, commandant de la 148 ré-
gion le général Goigoux, commandant la pla-
ce de Lyon et un grand nombre d'officiers M.
Rault, préfet du Rhône M. Herriot, sénateur,
maire de Lyon la plupart des représentants
du Rhône au Parlement, les membres de la
municipalité, etc.
Les honneurs étaient rendus par une com-
pagnie d'infanterie, les clairons d'un régiment
colonial et l'harmonie municipale participaient
à la réceotion. Au moment où le train sanitaire
suisse, admirablement aménagé et dont le ser-
vice était assuré par les médecins des corps
sanitaires et les infirmiers de la Croix-Rouge
suisse, ralentissait sa marche pour entrer en
gare, les clairons sonnèrent aux champs. Tous
les grands blessés non alités étaient aux fenê-
tres et agitaient leurs mouchoirs ou leurs ké-
pis.
La plupart d'entre eux versaient des larmes
en entendant le clairon de France, une émo-
tion profonde étreignait l'assistance. Dès que
les clairons cessèrent de sonner, la Marseillaise
retentit et presque tous les blessés, s'écrasant
aux fenêtres du train, chantèrent l'hymne na-
tional. Les premiers blessés qui descendirent
furent des officiers amputés, dont un comman-
dant. Les infirmiers et les dames de la Croix-
Rouge prodiguèrent aussitôt leurs soins aux
blessés qui furent amenés à de longues tables
décorées de fleurs où du champagne leur fut
offert,
Devant la gare des Brotteaux, plus de dix
mille personnes, maintenues difficilement par
le service de police et un escadron de dragons,
étaient venues saluer les combattants français
blessés qui viennent de subir une longue cap-
tivité.
Le Journal officiel publie une promotion fai-
sant suite à celle qui concernait exclusivement
les infirmières de la région du Nord.
Voici les médailles d'honneur des épidémies
qui ont été décernées par décret du 30 juin
Médailles d'argent
Mlle Boudin (Juliette-Marie), infirmière-ma-
jor à l'infirmerie de garnison du fort de Vin-
cennes.
Les infirmières de la Société de secours aux
blessés militaires Mme Charpy, direetrico de
l'hôpital auxiliaire ,13, à Montluçon Mlle Cha-
verondier (Jeanne), à l'hôpital Auvert, à Fez
Mlle Lepasset (Marguerite), à l'hôpitaj tempo-.
raire Saint-Joseph, à Epinal.
Mlle Ganderax (Louise), infirmière bénévole
à l'hôpital du Casino, à Biarritz.
Mme veuve Roy (Marie-Antoinette), infir-
mière bénévole à l'hôpital temporaire 24, à
Montluçon.
Mme Durieux (Camille), infirmière à l'hôpi-
tal complémentaire 19, à Nice.
Médaille de bronze
Mme Jarillou (Juliette-Lucie), infirmière de
l'Union des Femmes de France à l'hôpital 101,
à Epinal.
FORMATIONS CHIRURGICALES
FRANCO-RUSSES
Aujourd'hui, dans la cour d'honneur des In-
valides, deux formations chirurgicales mobiles
franco-russes' seront présentées au ministre de
la guerre et à M. Briand, ministre de la jus-
tice, par le comité dont la présidence d'hon-
neur appartient à Mme Isvolsky, ambassadrice
de Russie. Mme la duchesse d'Uzès en est la
présidente.
AMBULANCE FRANCO-NEERLANDAISE
Dès que le chiffre voulu de deux cent mille
francs, nécessaire pour parer à tout, sera réuni,
l'Ambulance franco-néerlandaise, qui s'orga-
nise en Hollande, sera dirigée vers la France.
Mme Oldervelt est déjà désignée comme infir-
mière en chef et le docteur Treub comme chi-
rurgien.
Une grande matinée, qui a été donnée avec
le concours du violoncelliste de la Cour, J. H01-
mann, a eu un grand succès, la semaine der-
nière, à Amsterdam, venant grossir les sommes
recueillies, qui se montent déjà à cent soixante
mille francs, réunis par nos amis de Hollande,
heureux de pouvoir soulager les misères cau-
sées par cette guerre meurtrière.
PATRIOTISME ô CHARITÉ
Livres pour prisonniers, combattants et blessés
Apporter par la lecture il. nos soldats du front, à
nos bleSsés dans les hôpitaux et à nos pr.isonniers
en Allemagne un peu de ce délassement qu'ils ont
si bien mérité ou de ce réconfort dont ils ont tant
besoin, c'est à quoi, fidèle à ses traditions, s'em-
ploie depuis de longs mois la Société Bibliogra-
phique.
Les résultats qu'elle a obtenus, au 15 juin, sont
les suivants 3,000 volumes environ expédiés au
front, en .soixante-quinze envois distincts 8,000
volumes répartis entre les ambulances de Paris ou
de la province 2,500 volumes adressés individuel-
lement, à cent trente et un prisonniers, tant pour
eux que pour leurs compagnons de captivité 22,000
volumes, enfin, acheminés, après un choix scrupu-
Jeux, vers les camps de concentration de nos pri-
sonniers d'Allemagne, généralement par l'intermé-
diaLre de l'ambassade d'Espagne à Berlin ou de la
Mission catholique de Fribourg, en Suisse. C'est
dire que beaucoup de bien a déjà été fait, beau-
coup de joie, de saine distraction, d'instruction
même ou de haute consolation apporté à ceux qui-
qui combattent ou qui souffrent actuellement pour
la France.
Aux souscriptions puissent se joindre les lots
de brochures, de livres, de revues 1 On recevra sur-
tout avec reconnaissance les récits militaires, mé-
moires, biographies, voyageas, contes et romans
honnêtes, classiques, vulgarisations scientifiques,
etc., etc.
Veuillent enfin les éditeurs faciliter, par de lar-
ges rabais ou par des dons, l'acquisition des exem-
plaires que la Société Bibliographique se charge
d'envoyer à nos prisonniers, à nos blessés, à nos
soldats
Les souscriptions et les livres devornt être adres-
sés, avec la mention « Lectures pour les soldats »,
à M. Geoffroy de Grandmaison, président de la
Société Bibliographique, 5, rue Las-Cases.
Et alors, monsieur? demanda-t-il tran.
quillement.
Elle dit. elle dit, s'écria Jimmie, qui
avait continué à parler au téléphone, et tenait
toujours le récepteur. Elle dit qu'il n'y a pas
une âme dans la maison Tout le monde a dis-
paru. Elle est seule ? Et. elle a peur
» Que faut-il faire?.
Dites-lui, répondit le détective sur un ton
ferme. que nous venons tout de suite Mais,
en attendant, qu'elle descende dans la rue,
qu'elle appelle le premier sergent de ville
qu'elle verra et lui demande de rester auprès
d'elle jusqu'à notre arrivée.
C'est csla 1 dit Jimmie avec un soupir le
soulagement.
,Le jeune homme répéta les instructions de
Snette par le téléphone, constata qu'elles
avaient été comprises, raccrocha le récepteur,
pressa le bouton pour indiquer que c'était ter-
miné, et s'élança vers son pardessus et son cha-
peau.
Partons ? vite 1 cria-t-il. Il s'est passé quel-
que chose d'anormal, d'après son téléphonage.
Les trois femmes qui font partie du personnel
de la maison ont disparu Qu'est-ce que cela
peut-il vouloir dire ?
Snette garda le silence..
Les deux hommes descendirent vivement et
trouvèrent devant la porte de l'hôtel un taxi,
qu'un client quittait à ce même moment. Snette
fit entrer Jimmie, donna l'adresse au chauffeur
et, s'installant auprès de son compagnon, lui
dit avec un sourire légèrement ironique
J'ai eu. après votre départ, cet après-
midi. connaissance de certains détails concer-
nant votre aventure, monsieur. des détails à
côté, bien entendu.
Il Il me semble que l'affaire se présente
ainsi
Il La personne que vous connaissez sous le
nom de Monsieur Charles, ayant acquis la,
preuve que vous avez découvert les objets vo-
lés, a peur probablement que vous ne profitiez
de votre découverte pour provoquer une en*
H. Fontaine
Ligue Fraternelle des Enfants de France
La Ligue, dont le siège social est 50, rue Saint-
André-des-Arts, possède des comités locaux en pro-
vince. A Paris, dans son dispensaire-hôpital, 120,
ruie de Tolbiac, les enfants au-dessous de quinze
ans sont soignés gratuitement. Des spécialistes y
donnent des consultations des pansements sans
nombre y sont faits.
A l'hôpital, 108, avenue d'Ivry, où les enfants
sont opérés gratuitement, quarante-cinq blessés
sont soignés depuis la guerre.
Les ressources de la Ligue, comportant des coti-
sations à 3 francs, s'épuisent, bien que le Secours
national et d'autres fonds ue guerre soient venus
à son secours. Des dons généreux sont ardemment
désirés au siège de l'œuvre (tél. Gobelins 21.41).
R. de Montreuz
Les Prédictions
du colonel Harison
'L'éditorial du New-York Herald, sédition eu-
ropéenne, faisait avant-hier allusion aux pro-
nostics du colonel Harison, publiés par la
Pennsylvania Magazine. Ces pronostics, très
curieux, annoncent la fin de la guerre pour le
mois de décembre 19i5. A cette époque, les
Français seront devant le Rhin les Turcs au-
ront baissé pavillon depuis octobre à cette
époque, l'Autriche sera réduite depuis le mois
d'août, la Bulgarie et la Roumanie seront en-
trées en jeu, et l'Italie aura investi l'Istrie. Le
New-York Herald annonce qu'il donnera au-
jourd'hui le tableau très intéressant que le co-
lonel Harison a dressé.
Ce tableau, nous l'avions entre les mains de-
puis quelques jours et, si nous en avons
ajourné la publication, c'est que nous n'étions
pas encore es sur son origine et sur son au-
thenticité. Voici, en effet, comment il était par-
venu entre nos mains
Un professeur d'anglais d'une des écoles mu-
nicipales de la Ville de Paris donna récemment
le document original à ses élèves comme ver-
sion anglaise. Un des jeunes gens, frappé de
son étrange précision, nous en apporta la tra-
duction. La voici:
Pronostics du colonel Harison sur la guerre
européenne, par mois et par fronts
JUILLET
Occidental. Pas de changement. Initiative des
manœuvres aux Français.
Italiens. Elargissement du front, qui absorbe
un grand nombre d'ennemis.
Russe. Grande offensive allemande dans la
région de Varsovie. Repliement des Russes en
Pologne.
¡,Oriental. Progression très, lente des Alliés aux
Dardanelles. En Arménie, en Mésopotamie, coopé-
ration italienne.
AOUT
OccidentaL. Sans changement. Accentuation
do la dépense des munitions. Renforcement des
lignes anglaises.
Italien. Investissement de Trieste et de l'Istrie
(Pola).
Russe. Arrêt de l'offensive allemande. Man-
que d'hommes. Attaques locales serbm Organisa-
tion de l'union balkanique. Déclenchement de la
Roumanie.
Oriental. Déclenchement de la Bulgarie.
SEPTEMBRE
Occidental. Offensive générale menée par les
Allemands (région du Nord). Dépenses effroyables
de munitions.
Italien, russe. Jonction des fronts italien,
serbe, roumain. Offensive générale contre l'Au-
triche. Marche en avant des russes (deux ailes).
Oriental. Effondrement de la Turquie. Chute
de Constantinople. Ouverture des Dardanelles
OCTOBRE
Occidental. Arrêt de l'offensive allemandes.
Les Allemands commencent d'eux-mêmes à recti-
fier leur front. Opération accélérée par l'offensive
française. Leur arrêt à la fin du mois sur la ligne
Ostende Maubeuge Ardennes Luxembourg-Metz-
Strasbourg.
Italien, russe. Reprise de la Galicie par les
Russes. Invasion de la Hongrie de trois côtés. Dé-
part du gouvernement autrichien, qui va se réfu-
gier en Allemagne, Recul des Allemands en Cour-
lande et en Prusse Orientale.
Oriental. Fin des opérations contre la Tur-
qui. Une grande partie.du corps expéditionnaire
devenue disponible revient en Europe,.
NOVEMBRE
Occidental. Nouveau recul allemand- Le front
linéaire se rompt en trois ou quatre segments.
Italien, riisse. Recul des Allemands en Po-
logne, qui découvre la Silésie. Investissement de
l'Allemagne.
DÉCEMBRE
Occidental. Arrivée des Français au Rhin,
Demanda d'armistice par les Allemands.
Nous n'ajouterons pas, à ces lignes impres-
sionnantes, d'autre commentaire que oelui-ci
Au mois d'octobre dernier, le colonel Harison
annonça le déclenchement » de l'Italie pour
la seconde quinzaine de mai
Renseignements Mondains
PETIT CARNET
Nous apprenons que Mme Jacques Mallet, née de
Maupeou, a heureusement mis au monde un fils, qui a
reçu le prénom de Jean-Pierre.
NECROLOGIB
Un deuil cruel vient de frapper M. et Mme Elie de
Beaumont et M. et Mme Fournier-Sarlovèze leur fils et
petit-flls, Antoine-Elie de Beaumont, âgé de quinze ans,
a prouvé la mort en cherchant à sauver un de ses cama-
rades qui se noyait dans le terrible accident de Jarsey.
Nous apprenons la mort de M- Claude Gaultier de
Kermoal, chevalier de Saint-Grégoire, ancien président
du Comité de secours aux blessés militaires de Saint-
Brieuc (Croix-Rouge), pieusement décédé à Saint-Brieuc,
le 8 juillet 1915, dans sa soixante-seizième année, muni
des sacrements de l'Eglise.
La cérémonie religieuse aura lieu en l'église parois-
siale de Saint-Michel de Saint-Brieuc, aujourd'hui 12 juil-
let.
Le baron de Somer d'Assenoy, ancien officier d'ar-
tillerie, vient de succomber en son hôtel, rue Neuve, à
Versailles.
Mlle Mignard, la fondatrice-directrice de l'oeuvre
quête. des recherches. des visites domiciliai-
res. et le reste. Vous pouvez être certain, mon-
sieur Trickett, que, cet après-midi, vous avez
été suivi. On vous a vu entrer à la Préfecture
de Police et en sortir. Je dirai même que vous
n'avez pas été perdu de vue depuis que vous
avez pris congé de Monsieur Charles à la gare
du Nord. Ces gens-là savent que vous avez
chargé la police du soin de votre affaire. Com-
ment s'expliqueraient-ils autrement votre vi-
site à la Préfecture ? Rien de plus logique, vous
m'avouerez.
Mais, demanda Jimmie, qu'est-ce que la
maison de modes de la rue de la Paix a à voir
avec tout ceci ?.
C'est ce que nous allons peut-être décou-
vrir plus tard, dit Snette. Pour le moment, le
plus pressé c'est la jeune fille, dont il nous
*;faut( calmer l'inquiétude, l'angoisse.
Cette maison est, si j'ai bien compris, la
succursale d'une maison analogue qui se trou-
ve à Londres ?.
Oui, dit Jimmie, Même nom, même direc-
trice ou propriétaire, autant que j'aie pu m'en
rendre compte. Naturellement, si la mai-
son de Londres sert à recevoir les objets volés,
alors.
Il est extrêmement probable que la suc-
cursale de Paris est réservée au même trafic,
dit l'agent avec un sourire. Cela ne fait même
aucun doute. Et, en ce cas, il y a de bonnes
raisons pour que les hôtes de la maison aient
subitement disparu.
« Monsieur, continua-t-il, nous ignorons
quelle aventure nous sommes sur le point
d'entrer. Ce que c'est que le hasard, ou plutôt
la veine J'ai bien passé un millier de fois
devant ce magasin vers lequel nous nous diri-
geons et jamais l'idée ne m'est venue qu'il pou-
vait se tramer quelque chose de mystérieux
dans l'intérieur de cet immeuble d'aspect si ba-
nal.
Mais, maintenant, je sens le mystère.
peut-être le crime. »
Le détective parlait avec une ardeur évi-
du Foyer temporaire, 128, avenue de Versantes, vient de
mourir. Un service sera célébré, en l'église Notre-Dame
d'Auteuil, demain mardi, à huit heures et demie.
A la Bourboule vient de succomber -M. Henri
Regnier, fils d'Adolphe Regnier qui fut membre de l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres et'précepteur du
Comte de Paris. Il était dans sa soixante-dix-septième
année.
Petit-fils d'un officier de la Grande Armée, lui-même,
au sortir de l'Ecole normale; fut précepteur d,u Duc de
Guise, fils du Duc d'Aumale, contribua à la fondation du
lycée français à Constantinople et y enseigna. Survint
la guerre de 1870; rompant son engagement avec le gou-
vernement turc, il s'engagea aux chasseurs à pied et,
promu sergent, lit vaillamment campagne avec l'armée
de la Loire et obtint la médaille militaire.
Rentré dans la vie civile, il s'adonna tout entier à l'édi-
tion des Œuvres de La Fontaine, qu'il publia dans la
célèbre collection des « Grands Eerivàins de France
que dirigeait son père et à laquelle travaillait son frère
aîné.
Ce très distingué érudit était l'oncle de MM. Adolphe
Regnier, bibliothécaire de l'Institut, et Robert Regnier,
chef au secrétariat au même Institut. Son troisième neveu,
M. Regnier, avocat à la cour d'appel, est actuellement
capitaine et dans les tranchées en Belgique.
Mme Geneviève Paul-Valentin, femme du docteur
Paul-Valentin, professeur à l'Université égyptienne, direc-
teur de l'Institut de physiothérapie au Caire, vient de suc-
comber, en cette ville, à une longue maladie.
Elle était la fille du colonel Robert, autrefois attaché,
et au cours de plusieurs années, au cabinet militaire du
maréchal de Mac-Mahon. Un de ses fils a été tué à la
bataille de la Marne; des deux autres, l'un est grièvement
blessé, l'autre est prisonnier. Une de ses filles est infir-
mière en Lorraine.
Mme Paul-Valentin, d'ailleurs sous un pseudonyme,
celui de Geneviève Lanzy, était un écrivain délicat, qui
laisse entre autres un volume d'impressions de voyage en
Indo-Chine, qui fut bien accueilli.
Quoique des plus vaillantes, elle succombe aux émo-
tions générales et à ses émotions personnelles de la
guerre et aux fatigues accumulées. En dépit de son état
de santé déjà chancelant, elle s'était en effet consacrée,
en terre égyptienne, aux œuvres d'assistance, comme
aussi à celles de propagande antiaustro-allemande.
A Nice viennent d'avoir lieu les obsèques du com-
mandant de Capella, des carabiniers de S. A. S. le Prince
de Monaco.
Le deuil était conduit par M. Léon de Capella, frèie
du défunt, et M* Caisson, avocat, et Mme Caisson repré-
sentaient avec lui la famille.
Le Prince Albert était représenté par le colonel Lemoël,
commandant supérieur des carabiniers.
M. Charles Bellando de Castro, conseiller du gouverne-
ment, délégué par S. E. le ministre d'Etat, et la plupart
des fonctionnaires de la principauté étaient parmi les nom-
breuses personnalités présentes.
La cérémonie religieuse a été célébrée en l'église Saint-
Joseph et l'inhumation a eu lieu dans le caveau familial
du cimetière du Château. Auparavant, le colonel Lemoël
a rendu un discret hommage à la mémoire du défunt.
M. Hippolyte Monin, maire adjoint du neuvième
arrondissement, vient de mourir. C'était un historien de
valeur auquel on doit notamment des études sur le cas
si passionnément débattu de Louis XVII. Il a publié aussi
nombre d'articles de documentation dans la Grande Revue
et différents quotidiens. Il était d'ailleurs ancien prof;s-
seur d'histoire au collège Rollin.
Pour les Informations de Naissances, de Mariages et
de Décès, s'adresser à l'OFFICE DES PUBLICATIONS D'ETAT
CiviL, 24, boulevard Poissonnière, de neuf heures à six
heures. Téléphone: Central 52-11.
Il est fait un prix spécial pour les abonnés du Gaulois
TUÉS & BLESSÉS
TUES
Le capitaina Voilqué, du 170° d'infanterie, griè-
vement bLessé le 5 mai, mort le 30 juin, des suites
de ses blessures, à trente-cinq oms. Quelques jours
avant sa mort, il avait reçu la croix de la Légion
d'honneur.
Le lieutenant Jules Chenet, chef de cabinet du
maire de Nice, qui vient de décéder à l'hôpital de
Rosenda,ël (Nord); d'une maladie contractée subi-
tement au front.
Le capitaine Victor Margot, ingénieur civil des
mines, commandant la compagnie de mitrailleuses
du 223e régiment d'infanterie, cité à l'ordre du jour
le 10 septembre 1914, tombé pour la France, le-10
juin 1915, àl'agè de. trente-six ans, et inhumé pro-
visoirement au cimetière de
M. Marcel Ferrette, tué à l'ennemi. Ce jeune
homme, fils unique de M. Henry Ferrette, qui fut
député de Bar de 1898 à 1910; actuellement lieute-
nant d'état-major, s'était engagé dès le début de
la guerre, bien qu'ayant à peine .dix-sept ans. Il
avait été successivement promu caporal et sergent
c'était donc un des plus jeunes sous-officiels de
l'aanée française. La semaine dernière, il avait
obtenu un congé de quelques jours et était alJé à
Nancy subir victorieusement les épreuves du bac-
calauréat. Revenu sur le front lundi dernier, il
était tué dans la soirée de mardi, d'une balle à la
tête.
Un des clercs du séminaire d'Orléans c'est le
cinquième M. Clément Drapeau, a été tué à l'en-
nemi le 22 juin. Après quelques mois de prépara.-
tion militaire, il avait été nommé sergent et en-
voyé au front il y a quelques semaines. Un aumô.
nier militaire a écrit à son sujet à M. le supérieur
du grand séminaire « .Le 22 juin, le sergent
Drapeau était chargé de faire une reconnaissance
près des lignes ennemies. Comme un digne flls de
l'Eglise et de la France, il accomplit sa mission, et
c'est là, tout près de Souchez, qu'il est tombé, percé
de deux balles, pour la France. Le cher enfant était
saintement résigné à tout ce qui était la volonté de
Dieu, et le sacrifice de sa vie, il l'avait fait géné-
reusement. Il dormira son dernier sommeil au
pied de la colline do Notre-Dame-de-Lorette, dans
cette terre de gloire et de sacrifice.
M. Jacques Merli, avopat à la cour d'appel, ré-
dacteur judiciaire à l'Action françaises, soldat au
.d'infanterie. On savait qu'il avait été blessé dans
un des combats acharnés qui ont été livrés autour
da Roye, après la glorieuse victoire de la Marne,
et' qu'il était prisonnier des Allemands. On sait
maintenant, par une infirmière-major de la Croix-
Rouge française, rapatriée le 3 juillet, qu'il a suc-
combé, le 23 novembre 1914, aux graves blessures
qu'il avait reçues le 2 octobre. L'héroïque blessé
avait trouvé à Noyon, de la part des infirmières
françaises restées dans les ambulances de cette
ville, les soins les plus dévoués il a supporté jus-
qu'au bout, avec un admirable courage, de cruelles
souffrances. Sa fin a été profondément édifiante et
digne de l'ardent patriote et du chrétien convaincu
qu'il était.
M. Charles Jac, du 336 d'artillerie, fils de M.
Jac, doyen de la Faculté catholique d'Angers. M.
1 Charles Jac avait déjà eu un frère, officier de chas.
seurs, tué à l'ennemi au début des hostilités.
M. Charles Simon, le zélé et dévoué secrétaire
général de la F. G. S. P. F., tué le 15 juin, au Lafcy
rinthe.'Perte cruelle pour cette belle œuvre.
dente, la sincérité du professionnel en exer-
cice. Son visage, d'ordinaire si calme, si gra-
ve, semblait illuminé. Mais Jimmie, lui, était
tout à son angoisse.
D'une imagination vive et d'une sensibilité
extrême, le jeune homme se représentait l'état
de fièvre, d'anxiété, de surprise folle où Eva
devait se trouver, elle, étrangère, devant cette
maison devenue déserte et d'une façon si sou-
daine et si inexplicable.
Du moment qu'elle est en sûreté murmu-
ra-t-il. Cela paraît tellement bizarre. Ah la
voilà
Le taxi s'arrêtait.
Jimmie et son compagnon descendirent jt
trouvèrent miss Walsden devant la porte de
l'immeuble en pleine conversation avec un ser-
gent de ville qui frisait Les pointes de sa mous-
tache brune avec une perplexité évidente.
Snette prit l'agent à part, tandis que Jimmie
se penchait vers Eva.
Comment allez-vous ? demanda-t-il vive-
ment à la jeune fille. Il ne vous est rien arrivé
de fâcheux ? Nous n'avons pas perdu une mi-
nute. Que se passe-t-il ?.
Vous avez été bien bon devenir répondit
miss Walsden en jetant un regard, sur Snette.
Je ne savais comment faire. J'ai eu tout
d'un coup l'idée de vous demander au télé-
phone, car je ne connais personne autre que
vous dans tout Paris. Oh j'ai eu si peur
Mais ce monsieur. qui est-il ? Pourquoi est-il
venu ?
Rien de plus naturel, dit Jimmie. Un ami,
qui est à l'hôtel. Je l'ai amené avec moi. Où
sont les gens de la maison ?.
A ce moment, Snette quittait le sergent de
ville, qui, après avoir salué, s'éloigna len-
ment. Le détective s'inclina poliment devant
Eva. Jimmie s'aperçut que la jeune fille avait
toujours le même chapeau et le même man-
teau.
J'espère que mademoiselle n'a pas eu
d'ennuis. graves ?. demanda Snette.
Oh j'ai eu très peur 1 répondit Eva, dont
VaUleury
L'abbé Joseph Gros, vicaire à Morez, diocèse de
Saint-Claude, tué dans une attaque, près de Neu<
vilie-Saint-Vaast, le 16 juiti,
L'abbé André Devarrieux, du diocèse de Rouen,
tué, dans une tranchée aux environs d'Arras:
Le Frère Ernest (Louis Jourdan), religieux de la
Trappe de Notre-Dame des Neiges, diocèse de Ni-
viers, caporal au d'infanterie, tué à l'assaut
d'une tranchée, le 13 mars.
L'abbé Auguste Pagès, élève de l'Institut catho-
lique de Paris, lieutenant au zouaves, mort
glorieusement à l'assaut, le 6 juin.
L'abbé Albert Malmont, curé de Bougon, diocèse
de Digne, infirmier au territorial, tombé au
ch.amp d'honneur, à Vienne-le-Château (Marne), le
21 juin. Il fut frappé de deux éclats d'obus au mo-
ment où il enterrait deux soldats un premier obus
avait éclaté à côté de lui un instant auparavant,
pendant qu'il récitait les dernières prières, qu'il
ne voulut pas interrompra.
L'abbé Paul Patella, vicaire à Saint-André de
Marseille, lieutenant au ̃̃•" bataillon de chasseurs
alpins, tué glorieusement à la tête de sa compa-
gnie, le 15 juin, pendant un assaut.
L'abbé Carrelet, professeur au petit séminaire de
Belley, lieutenant d'infanterie, tué de deux balles
au front, à l'assaut d'un blockhaus, le 26 juin.
L'abbé Jules Gabon, aspirant salésien de la con-
grégation de Don Bosco, tué glorieusement à Cha-
vanne, après avoir lutté cinq heures durant sous
la mitraille.
L'abbé Leroux, vicaire de Gournay-en-Bray, tué
d'une balle au front.
L'abbé Gérault, du diocèse de Séez, mort la
£Z juin, des suites de blessures reçues au champ
d'honneur.
L'abbé Cassard, du diocèse de Saint-Claude, tué
à 1 assaut d'une tranchée.
L'abbé Henri Lalot, du diocèse de Périgueux,
mort à l'ennemi le 26 avril.
L'abbé Amédée Péroux, du diocèse de Belley,
mort d'une maladie contractée au front, en jan-
vier.
L'abbé Henri Brousseau, du diocèse d'Angers,
soldat au d'infanterie, tué le 9 juin, par un
éclat d'obus,
Le lieutenant Rabinel, du .» d'infanterie, Frère
de la doctrine chrétienne, professeur au collège de
Figueras (Catalogne), mort glorieusement en Ar-
gonne, le 20 décembre 1914. Il avait été cité à l'or,·
dre du jour.
OANST0US LES CAFES #A
Apéritif
Up* et Digestif.
A travers a, resse
M. Ribot parle d'or
Un rédacteur du Petit Journal a eu l'occa-
sion de rencontrer M. Ribot, ministre des
finances, avec qui il s'est entretenu de ce mou-
vement populaire qui pousse les détenteurs
d'or, grands et petits, vers les guichets de la
Banque.
Eh oui, disait- ce mauvement a été en quelque
sorte spontané. Les députés de la Seine ont été les
fidèles interprètes des désirs de la population pa-
risienne. Celle-ci le montre tous les jours par son
empressement aux guichets de la Banque. Elle
n'attendait qu'un appel, car il a suffi d'un mot pour
que des milliers de personnes de toute condition
prissent sur leur temps pour venir se presser aux
portes de notre grand établissement.
Ce qui se passe là est vraiment touchant et ré-
confortant, car il montre à quel point la population,
de Paris est animée du patriotisme le plus ardent
et le plus sincère.
On peut tout demander à cette population, pour-
vu qu'on fasse appel à son cœur et à son esprit,
sans vouloir jamais user de contrainte.
Ce mouvement s'est déjà étendu dans les dé-
partements.
Ce que dit Mme Pachitch
M. Pascal Forthuny a eu la bonne fortune de
rencontrer la femme du président du conseil
serbe, et de l'interviewer, pour Excelsior, au e
sujet des douloureux sujets de l'heure présente.
Mme Pachitch « a le regard clair chargé de
bonté. La voix, dès les premiers mots, se
nuance en accents tout colorés de douceur le
geste d'accueil est noble, d'autant qu'il est sim-
pie ». Or, cette vaillante dit
J'ai vu nos fertiles campagnes en feu, Belgrade
solitaire où s'obstinaient à rester les vieillards as-- ?
sures du glorieu'x destin de leur patrie. Mais dites
bien, monsieur, que si le sang coula, abondant, par
la plaie, cette plaie se (refermera que désormais,
en paix comme en guerre, l'ennemi sera chassé
de Serbie que près de notre capitale sera édifié
un jour le monument dédié à la gloire de ses frères
par notre grand statuaire Mestrovitch que toutes
nos femmes travailleront s'il le faut pour tendra
des armes aux défenseurs du sol, que toutes nos
filles sont aux ambuâances et qu'elles soignent nos
blessés en soignant les rosiers qui fleuriront les
vainqueurs dites que notre coeur bat au rythme
des coeurs français, anglais, belges, russes, italiens
et monténégrins que l'iris, la fleur populaire
qu'on appelle chez nous perunika, décorera tou-
jours le seuil de nos maisons, et que, symbole de
toutes nos traditions intangibles, le gâteau de fa-
mille sera encore béni par te prêtre au jour où est
célébrées la fête du saint qui protège chaque toit en
Serbie.
« Nous nous battrons les derniers comme
nous nous sommes battus les premiers », ajouta
Mme Pachitch. Et, la guerre finie, « nous en-
verrons les plus braves de nos braves à Pa-
ris, pour prendre rang parmi ces soldats du
Droit affirmé, qui descendront l'avenue des
Champs-Elysées après avoir passé sous l'arche
du triomphe. »
Les deux têtues
Du; Figaro
Il est un de nos généraux les plus admirés, les
plus aàmés l'un do ceux à qui le soldat est fier
d'obéir, et que ses officiers considèrent comme di-
gne d'assumer les responsabilités les plus hautes.
Et son ardeur, sa verve contrastent étrangement
avec le flegme parfois déconcertant de l'Autre.
Mais il a la sagesse de ne pouvoir pas être co7K-
paré. Il sait ce qu'il vaut mais il sait aussi ce que
vaut celui avec qui on le compare. Et on rapporte,
en haut lieu, ce mot de lui, prononcé tout près du
front
Moi, je suis une tête chaude. Et, croyez-moi
pour conduire cette guerre-ci, il faut une tête
froide..
Et les fonds du Kaiser ?
Du Matin, à propos de la faillite de la Ham-
burg-Amerika Linie
Depuis bientôt un an, les compagnies de naviga-
tion allemandes n'ont pas pu faire 'un sou de re-
cette, leurs bateaux sont immobilisés en Allemagna
et dans les ports neutres. D'autre part, elles ont
des frais qui courent, pour entretenir toute cette
le regard allait d'un interlocuteur à l'autre.
Ecoutez. voilà. En rentrant, je n'ai trouva
personne. et puis, après. j'ai trouvé des
choses oui, des choses extraordinaires
Peut-être ferons-nous mieux de monter ?. je
pourrai expliquer
Snette alla donner un ordre au chauffeur,
qui atendait toujours puis il revint et, re-
fermant la porte d'entrée sur Eva et Jimmie,
gravit l'escalier à leur suite.
La jeune fille fit pénétrer les deux hommes
dans un salon du premier étage, dont le désor-
dre, souligné par Eva, indiquait clairement un
départ précipité.
Sur une table, qui avait été dressée pour un
couvert, on voyait les restes d'un repas à moi-
tié consommé. Des tiroirs avaient été ouverts
et laissés tels. Les meubles avaient été déran-
gés. Des enveloppes gisaient sur le parquet et
donnaient l'impression d'avoir été abandonnées
dans la hâte du départ. On voyait sur le tapis,
devant la cheminée, une petite paire de chaus-
sures fort élégantes.
Par une porte entrebâillée, le regard plon-
geait dans l'intérieur d'une chambre à coucher,
où une bougie brûlait encore.
Là, se trouvaient de nouveaux indices d'un
départ précipité.
Voyez- vous, dit Eva en regardant Jimm'e,
trois personnes habitent cette maison, qui n'a
pas de concierge.
» D'abord, Mlle Charpentier, que vous avez
vue ce matin, monsieur Trickett. C'est la di-
rectrice.
» Mlle Charpentier a avec elle deux "servan-
tes. une cuisinière et une femme de cham-
bre.
» Les deux servantes couchent dans la mai-
son. Elles ont leurs chambres à l'étage au-des-
sus, où se trouve également la cuisine.
J.-S. Pletcher
(Traduit de l'anglais par Feuillsrange.)
H a hëêëëë
une révolte de l'Inde et l'hostilité de l'émir
d'Afghanistan vis-à-vis des Anglais.
t*
Ce n'est un secret pour personne que les Bre-
tons, marins uniques au monde, sont aussi à
terre d'admirables soldats. Les fusilliers ma-
rins n'ont-ils pas, à Dixmude, écrit avec leur
sang l'une des plus belles pages de l'histoire de
la guerre présente ? De même, sur les autres
points du front, partout où ils se sont trouvés,
les régiments bretons ont fait des prodiges d'hé-
roïsme. Leurs chefs les ont toujours « bien
dans la main », et ces hommes, qui ont le dou-
ble culte ardent de Dieu et de la patrie, n'ont
jamais hésité quand on leur a demandé le sa-
crifice de leur vie dans les circonstances diffi-
ciles.
On enterrait, l'autre jour, un jeune officier
breton qui fut tué en juin dernier, lors des
brillantes opérations au nord d'Arras. Des
hommes de son régiment, Bretons comme lui,
assistaient à la cérémonie. Le colonel, qui aime
ses Bretons et qui les connaît bien, en disant
adieu au jeune officier a prononcé ces belles
paroles
Le sous-lieutenant X. et ses hommes sont en-
trés au ciel en fraction constituée, le claef en tête,
comme l'avant-veille, sous un enfer de mitraille,
ils étaient entrés dans la tranchée allemande.
Ces mots sont allés au cœur des soldats du
régiment. A la prochaine offensive, ils se sou-
viendront que le chemin de la victoire est aussi
celui du ciel.
*vi\vwvvvvvaAAArt^^Aavvvv>AA^avvvvv>rt^vkvvvvvvvvv»aT.vi-vv»
LES OPÉRATIONS RUSSES
L'échec du grand mouvement ennemi
La tactique russe Le s Alle-
mands laisseraient les Autri-
chiens seuls en Galicie
Dans un article publié, hier, à Pétrograde,
^Invalide Russe, organe du ministère de la
guerre, fait ressortir le revirement laeurcux qui
s'est produit dans les opérations militaires et
constate qu'après deux mois, l'of fensive austro-
allemande est maintenant enrayée sur le front
$ud-ouest. Le journal ajoute
u La grandiose opération conçue sur ce front
par l'étal-major allemand a piteusement
tchouè, car, malgré tous ses efforts l'ennemi
n'a pas réussi à entraîner l'armée russe dans
une bataille générale.
» Les f orces russes se sortt repliées dans un
ordre parfait, opposant une résistance achar-
née, infligeant au.x ennemis des pertes sévères
t enlrarnant les Austro.Allemands loin de leur
mse dans une région où les vazes ferrées n'ont
u'un faible développement le résultat a été
jvie l'ennemi a dû suspendre ses opérations.
Tout porte à croire qu'il jettera maintenaztt
ses forces sur un autre secteur et abandonnera
aux Autrichiens la liquidation de l'opération
de Galicie. »
Colonel allemand capturé dans son lit
Une dépêche do Pétrograde dit qu'on a
amené à Vilna, comme prisonnier, le colonel
allemand Schutz capturé, pendant qu'il dor-
mait, dans le village de Lipouvak, province de
Suvalki.
Les Allemands amènent sans cesse, dans les
régions qu'ils occupent en Pologne, de nom-
breuses équipes de prisonniers français et an-
glais et les forcent à se livrer aux travaux des
champs, pendant dix-huit heures par jour.
Dû Rapport du maréchal ff eneh
Les opérations britanniques. Hommage aux
troupes et chefs français
Le supplément de la Gazette de Londres con-
tient'un long rapport du maréchal French, en
date du 15 juin, adressé au secrétaire d'Etat
du War-Uffice ce rapport est relatif aux opé-
rations depuis le 5 avril.
Le maréchal French, après avoir flétri les
procédés allemands, notamment l'emploi des
gaz asphyxiants, rend hommage aux troupes
des généraux Foch et d'Urbal dont les troupes
lui vinrent si heureusement en aide dans bien
des circonstances
Depuis ma dernière dépêche, ajoute le ma-
réchal, il y a eu un accroissement considéra-
ble dans l'activité des aéroplanes allemands
!sur notre front. Leur nombre a été beaucoup
plus important. Aussi, durant cette période,
plus de soixante combats aériens ont eu lieu,
sans qu'un seul avion britannique fût perdu.
A ce propos, tiens à porter à votre connais-
sance l'aide qui m'a été fournie, nar les auto-
rités militaires françaises et particulièrement
par le général Hirschauer, directeur du service
de l'Aviation français, et par ses collaborateurs,
le colonel Battiaux et le colonel Stammler, qui
nous ont fourni du matériel aéronautique, sans
lequel l'efficacité du corps volant royal aurait
été sérieusement affaibli. »
Le maréchal French parle ensuite de la visite
du général Joffre, qui, le 27 mai, inspecta
et passa en revue la 7° division britannique.
« Le général Joffre m'a exprimé, par la suite,
dans une lettre, tout le plaisir que je lui avais
procuré en lui donnant l'occasion de voir les
troupes britanniques et son admiration pour
leur belle tenue. Il me pria de communiquer
cette lettre aux troupes. »
EN ANGLETERRE
Le roi George visite sa flotte
Le roi George, accompagné d'une suite peu
nombreuse qui avait quitté Londres mardi der-
mer, pour une destination inconnue, est rentré
samedi dans l'après-midi. Durant son absence,
la souverain a visité la grande flotte.
A son retour, le Roi a adressé à l'amiral Jelli-
coe un télégramme pour le féliciter sur le par-
FEUILLETON DU « GAULOIS»
PU 12 JUILLET 1915.
La Croix
du Tsar
XII
LA SONNETTE DU TÉLÉPHONE
sens-
Le jeune homme savait, au fond, que c'était
parler pour ne rien dire, car il voyait bien que
Monsieur Charles avait téléphoné à Lon-
dres, aussitôt qu'ils s'étaient quittés. Cela dé-
montrait l'anxiété que l'homme éprouvait au
sujet des objets qui manquaient. Et Jimmie
avait constaté bien d'autres choses depuis
Il jeta un coup d'œil, malgré lui, à M. Snet-
te. L'agent de la sùreté achevait de dîner tran-
quillement, l'air le moins préoccupé du
monde.
La sérénité du détective donna du courage à
Eh bien dit-il soudain, que Madame et
Monsieur Charles. et lelir oie. aillent au
diable Amusons-nous maintenant.
Il s'efforça, aussitôt, de distraire sa compa-
gne, s'ingénia à lui faire goûter à toutes sortes
de friandises, la combla d'attentions et finale-
ment la mena au théâtre après avoir choisi'le
Tous droits réservés.
P. R.
fait état de la flotte entière et de l'esprit admi-
rable qui anime toujours les équipages, malgré
lés longs mois d'attente, et qui n'ont pas perdu
l'espoir de se mesurer avec l'ennemi. Le Roi
termine en se disant heureux d'avoir pu cons-
tater un tel état de choses, qui le convainc que
le jour de la bataille venu, la flotte britannique
ne manquera pas d'ajouter un nouveau triom-
phe à ses glorieuses traditions.
CHEZ LES NEUTRES
En Grèce. Le gouvernement veut retarder
l'ouverture du Parlement
On télégraphie d'Athènes en date d'hier
Bien que l'état de la santé du Roi s'améliore
constamment, il semble difficile, dans certains
milieux, que le souverain puisse prendre une
connaissance suffisante de la situation et des
faits politiques jusqu'au 20 juillet, date de
l'ouverture du Parlement. Cela a conduit à
examiner l'éventualité de la prorogation de la
Chambre à un mois.
Les polémiques sont vives à ce sujet entre les
journaux gouvernementaux et vénizelistes, ces
derniers étant d'avis que la Chambre peut
parfaitement bien se réunir à la date fixée pour
procéder à l'élection de son président et pren-
dre une décision au sujet de la prorogation, le
ministère actuel pouvant, le .cas échéant, res-
ter au pouvoir pour l'expédition des affaires.
En tout cas, les médecins tiendront conseil
et décideront si le Roi peut prendre une part
plus active aux affaires de l'Etat et leur déci-
sion influera sur les résolutions au sujet de la
Chambre.
Le gouvernement fait démentir les bruits
suivant lesquels il négocierait un emprunt
avec un groupe allemand il affirme qu'il n'a
pas reçu de proposition à cet égard et il estimé
que ces bruits ont été mis en circulation en
vue de desservir le gouvernement actuel au-
près de l'Entente.
EN ALLEMAGNEJT EN AUTRICHE
La situation économique en Autriche
On mande de Vienne qu'une assemblée des
ménagères a eu lieu pour protester contre les
accapareurs de fruits et de légumes. Le prix
des œufs augmente. On paie à Vienne deux
couronnes pour les treize oeufs. Cette augmen-
tation est due à la grosse exportation que l'on
fait pour l'Allemagne.
Les tailleurs de Vienne ont augmenté les
prix de leurs confections, par suite de l'aug-
mentation du prix des matières premières. En
Allemagne, la. saucisse a subi une augmenta-
tion de 10 0/0, tandis qu'en Autriche l'aug-
mentation est de plus du double.
Le conseil de l'alimentation populaire a cons-
taté avec regret que le gouvernement fixe des
prix beaucoup trop élevés pour les céréales.
L'augmentation générale des vivres est ef-
frayante, au point que les ouvriers peuvent à
peine se nourrir.
Les pertes allemandes
D'après un journal médical allemand, l'ar-
mée allemande a perdu 783 médecins depuis
le commencement de la guerre 228 ont été tués
ou sont morts de suites de blessures 354 ont
été blessés 81 sont prisonniers, et 120 sont
manquants.
EN ESPAGNE
Exploits teutons à Barcelone
Les journaux de Barcelone rapportent qu'une
trentaine d'Allemands, ivres pour la plupart,
s'étant arrêtés au coin de la rue de Torrès, in-
sultaient les passants. Un surveillant de nuit
et plusieurs personnes du voisinage qualifiè-
rent durement la conduite de ces Allemands
qui ripostèrent par des coups de poing et des
coups de bâton, blessant le surveillant et un
certain nombre de personnes. La police se ren-
dit sur les lieux et arrêta plusieurs des pertur-
batéurs, les autres prirent la fuite.
Le gouverneur de la ville eut un entretien
avec le consul d'Allemagne auquel il déclara
qu'il n'était pas disposé à tolérer de tel abus.
PETITES NOUVELLES DE LA NUIT
Hier matin, un taube a survolé Saulxures-
sur-Moselotte (Vosges) et a jeté deux bombes,
qui n'ont occasionné aucun dégât.
Hier matin sont arrivés à Marseille les
quatre-vingt-huit marins survivants du paque-
bot Carthage, coulé le 4 juillet, au cap Hel e 's.
Le détachement comprenait six officiers et qua-
tre-vingt-deux hommes.
D'après une dépêche de Christiania, un
croiseur anglais a torpillé, près de l'île de Hu-
soen, un navire allemand chargé de minerai.
Le feu a détruit le grand pont de Tét-
schen, sur l'Elbe, interrompant complète-
ment la navigation du fleuve.
Une grande usine de colle-forte de Buda-
pest a été détruite par un incendie les pertes
s'élèvent à un million de couronnes.
De Genève Une femme voilée de noir qui
désirait entrer en Suisse fut prévenue qu'elle
avait à se soumettre à une visite corporelle.
Elle sortit alors un revolver et se tira une balle
dans la tête. C'était un soldat allemand qui
tentait de déserter.
L'aviateur génevois Parmelin, le héros du
raid du Mont-Blanc, effectuait, samedi, un vol
avec passager au-dessus du lac, lorsque son ap-
parei capota et tomba dans le lac d'une hau-
teur de 50 mètres. Aucun accident de personne.
he Haftafriemenf
d es grands blessés
Grandiose manifestation à Lyon
Le premier train ramenant en France envi-
ron 250 grands blessés français venant d'Alle-
magne est arrivé en gare de Lyon-biotteaux,
hier matin, à 8 h. 30. Il était parti de Cons-
tance (Allemagne) samedi soir à 7 h. 30 et
arriva à la frontière française en passant par
la Suisse. Contrairement à ce qui s'était pro-
duit lors du précédent échange de grands bles-
spectacle qui lui paraissait le mieux fait pour
lui plaire.
Trickett n'était pas plutôt assis dans sa loge
qu'il aperçut M. Snette au balcon.
Pendant toute la soirée, jusqu'au moment où
il prit congé de la jeune fille à la porte de l'im-
meuble de la rue de la Paix, Jimmie santit
s'exercer autour de lui la sollicitude discrète
du détective, toujours correct, placide et loin-
tain.
Et quand, une demi-heure après, rentré à
son hôtel, Jimmie alla frapper à la porte de la
chambre voisine de la sienne, le jeune Anglais
trouva derrière la porte qui s'ouvrit M. Snette
souriant et respectueux.
Ah vous voilà, dit Jimmie avec une
pointe de cordialité. Donnez-vous donc la peine
de venir dans ma chambre. Nous allons pren-
dre quelque chose pour nous rafraîchir. Il y
a tout ce qu'il faut. Je.
Mais Trickett n'acheva pas.
Par la porte de sa chambre, laissée entr'ou-
verte, venait le bruit de la sonnette du télé-
phone.
Allo cria-tril, devant l'insistance de la
sonnette.
Et il courut vers sa chambre pour saisir le
récepteur.
La sonnette retentissait éperdument.
Allô allo cria-t-il en s'emparant du ré-
cepteur. Allo qui me parle ?.
Mais, au même moment, il se retournait, ef-
faré, vers le détective, qui l'avait suivi.
Seigneur Disu cria-t-il. Miss Walsden
miss Walsden qui m'appelle
XHI
LA MAISON DE LA RUE DE LA PAIX
Snette ne répondit rien. Mais son attitude
n'indiquait pas moins qu'il reconnaissait toute
l'importance de l'événement. Il poussa Trick-
ett vers le téléphone en lui indiquant du geste
et du regard qu'il fallait le reprendre, se diri-
gea vivement vers sa chambre et revint aus-
sitôt en achevant de passer son pardessus.
sés, nos soldats blessés revenant de captivité
ont été reçus à la gare des Brotteaux par les
autorités militaires et civiles.
On remarquait sur le quai de la gare M.
Godard, sous-secrétaire d'Etat à la guerre le
général Meunier, commandant de la 148 ré-
gion le général Goigoux, commandant la pla-
ce de Lyon et un grand nombre d'officiers M.
Rault, préfet du Rhône M. Herriot, sénateur,
maire de Lyon la plupart des représentants
du Rhône au Parlement, les membres de la
municipalité, etc.
Les honneurs étaient rendus par une com-
pagnie d'infanterie, les clairons d'un régiment
colonial et l'harmonie municipale participaient
à la réceotion. Au moment où le train sanitaire
suisse, admirablement aménagé et dont le ser-
vice était assuré par les médecins des corps
sanitaires et les infirmiers de la Croix-Rouge
suisse, ralentissait sa marche pour entrer en
gare, les clairons sonnèrent aux champs. Tous
les grands blessés non alités étaient aux fenê-
tres et agitaient leurs mouchoirs ou leurs ké-
pis.
La plupart d'entre eux versaient des larmes
en entendant le clairon de France, une émo-
tion profonde étreignait l'assistance. Dès que
les clairons cessèrent de sonner, la Marseillaise
retentit et presque tous les blessés, s'écrasant
aux fenêtres du train, chantèrent l'hymne na-
tional. Les premiers blessés qui descendirent
furent des officiers amputés, dont un comman-
dant. Les infirmiers et les dames de la Croix-
Rouge prodiguèrent aussitôt leurs soins aux
blessés qui furent amenés à de longues tables
décorées de fleurs où du champagne leur fut
offert,
Devant la gare des Brotteaux, plus de dix
mille personnes, maintenues difficilement par
le service de police et un escadron de dragons,
étaient venues saluer les combattants français
blessés qui viennent de subir une longue cap-
tivité.
Le Journal officiel publie une promotion fai-
sant suite à celle qui concernait exclusivement
les infirmières de la région du Nord.
Voici les médailles d'honneur des épidémies
qui ont été décernées par décret du 30 juin
Médailles d'argent
Mlle Boudin (Juliette-Marie), infirmière-ma-
jor à l'infirmerie de garnison du fort de Vin-
cennes.
Les infirmières de la Société de secours aux
blessés militaires Mme Charpy, direetrico de
l'hôpital auxiliaire ,13, à Montluçon Mlle Cha-
verondier (Jeanne), à l'hôpital Auvert, à Fez
Mlle Lepasset (Marguerite), à l'hôpitaj tempo-.
raire Saint-Joseph, à Epinal.
Mlle Ganderax (Louise), infirmière bénévole
à l'hôpital du Casino, à Biarritz.
Mme veuve Roy (Marie-Antoinette), infir-
mière bénévole à l'hôpital temporaire 24, à
Montluçon.
Mme Durieux (Camille), infirmière à l'hôpi-
tal complémentaire 19, à Nice.
Médaille de bronze
Mme Jarillou (Juliette-Lucie), infirmière de
l'Union des Femmes de France à l'hôpital 101,
à Epinal.
FORMATIONS CHIRURGICALES
FRANCO-RUSSES
Aujourd'hui, dans la cour d'honneur des In-
valides, deux formations chirurgicales mobiles
franco-russes' seront présentées au ministre de
la guerre et à M. Briand, ministre de la jus-
tice, par le comité dont la présidence d'hon-
neur appartient à Mme Isvolsky, ambassadrice
de Russie. Mme la duchesse d'Uzès en est la
présidente.
AMBULANCE FRANCO-NEERLANDAISE
Dès que le chiffre voulu de deux cent mille
francs, nécessaire pour parer à tout, sera réuni,
l'Ambulance franco-néerlandaise, qui s'orga-
nise en Hollande, sera dirigée vers la France.
Mme Oldervelt est déjà désignée comme infir-
mière en chef et le docteur Treub comme chi-
rurgien.
Une grande matinée, qui a été donnée avec
le concours du violoncelliste de la Cour, J. H01-
mann, a eu un grand succès, la semaine der-
nière, à Amsterdam, venant grossir les sommes
recueillies, qui se montent déjà à cent soixante
mille francs, réunis par nos amis de Hollande,
heureux de pouvoir soulager les misères cau-
sées par cette guerre meurtrière.
PATRIOTISME ô CHARITÉ
Livres pour prisonniers, combattants et blessés
Apporter par la lecture il. nos soldats du front, à
nos bleSsés dans les hôpitaux et à nos pr.isonniers
en Allemagne un peu de ce délassement qu'ils ont
si bien mérité ou de ce réconfort dont ils ont tant
besoin, c'est à quoi, fidèle à ses traditions, s'em-
ploie depuis de longs mois la Société Bibliogra-
phique.
Les résultats qu'elle a obtenus, au 15 juin, sont
les suivants 3,000 volumes environ expédiés au
front, en .soixante-quinze envois distincts 8,000
volumes répartis entre les ambulances de Paris ou
de la province 2,500 volumes adressés individuel-
lement, à cent trente et un prisonniers, tant pour
eux que pour leurs compagnons de captivité 22,000
volumes, enfin, acheminés, après un choix scrupu-
Jeux, vers les camps de concentration de nos pri-
sonniers d'Allemagne, généralement par l'intermé-
diaLre de l'ambassade d'Espagne à Berlin ou de la
Mission catholique de Fribourg, en Suisse. C'est
dire que beaucoup de bien a déjà été fait, beau-
coup de joie, de saine distraction, d'instruction
même ou de haute consolation apporté à ceux qui-
qui combattent ou qui souffrent actuellement pour
la France.
Aux souscriptions puissent se joindre les lots
de brochures, de livres, de revues 1 On recevra sur-
tout avec reconnaissance les récits militaires, mé-
moires, biographies, voyageas, contes et romans
honnêtes, classiques, vulgarisations scientifiques,
etc., etc.
Veuillent enfin les éditeurs faciliter, par de lar-
ges rabais ou par des dons, l'acquisition des exem-
plaires que la Société Bibliographique se charge
d'envoyer à nos prisonniers, à nos blessés, à nos
soldats
Les souscriptions et les livres devornt être adres-
sés, avec la mention « Lectures pour les soldats »,
à M. Geoffroy de Grandmaison, président de la
Société Bibliographique, 5, rue Las-Cases.
Et alors, monsieur? demanda-t-il tran.
quillement.
Elle dit. elle dit, s'écria Jimmie, qui
avait continué à parler au téléphone, et tenait
toujours le récepteur. Elle dit qu'il n'y a pas
une âme dans la maison Tout le monde a dis-
paru. Elle est seule ? Et. elle a peur
» Que faut-il faire?.
Dites-lui, répondit le détective sur un ton
ferme. que nous venons tout de suite Mais,
en attendant, qu'elle descende dans la rue,
qu'elle appelle le premier sergent de ville
qu'elle verra et lui demande de rester auprès
d'elle jusqu'à notre arrivée.
C'est csla 1 dit Jimmie avec un soupir le
soulagement.
,Le jeune homme répéta les instructions de
Snette par le téléphone, constata qu'elles
avaient été comprises, raccrocha le récepteur,
pressa le bouton pour indiquer que c'était ter-
miné, et s'élança vers son pardessus et son cha-
peau.
Partons ? vite 1 cria-t-il. Il s'est passé quel-
que chose d'anormal, d'après son téléphonage.
Les trois femmes qui font partie du personnel
de la maison ont disparu Qu'est-ce que cela
peut-il vouloir dire ?
Snette garda le silence..
Les deux hommes descendirent vivement et
trouvèrent devant la porte de l'hôtel un taxi,
qu'un client quittait à ce même moment. Snette
fit entrer Jimmie, donna l'adresse au chauffeur
et, s'installant auprès de son compagnon, lui
dit avec un sourire légèrement ironique
J'ai eu. après votre départ, cet après-
midi. connaissance de certains détails concer-
nant votre aventure, monsieur. des détails à
côté, bien entendu.
Il Il me semble que l'affaire se présente
ainsi
Il La personne que vous connaissez sous le
nom de Monsieur Charles, ayant acquis la,
preuve que vous avez découvert les objets vo-
lés, a peur probablement que vous ne profitiez
de votre découverte pour provoquer une en*
H. Fontaine
Ligue Fraternelle des Enfants de France
La Ligue, dont le siège social est 50, rue Saint-
André-des-Arts, possède des comités locaux en pro-
vince. A Paris, dans son dispensaire-hôpital, 120,
ruie de Tolbiac, les enfants au-dessous de quinze
ans sont soignés gratuitement. Des spécialistes y
donnent des consultations des pansements sans
nombre y sont faits.
A l'hôpital, 108, avenue d'Ivry, où les enfants
sont opérés gratuitement, quarante-cinq blessés
sont soignés depuis la guerre.
Les ressources de la Ligue, comportant des coti-
sations à 3 francs, s'épuisent, bien que le Secours
national et d'autres fonds ue guerre soient venus
à son secours. Des dons généreux sont ardemment
désirés au siège de l'œuvre (tél. Gobelins 21.41).
R. de Montreuz
Les Prédictions
du colonel Harison
'L'éditorial du New-York Herald, sédition eu-
ropéenne, faisait avant-hier allusion aux pro-
nostics du colonel Harison, publiés par la
Pennsylvania Magazine. Ces pronostics, très
curieux, annoncent la fin de la guerre pour le
mois de décembre 19i5. A cette époque, les
Français seront devant le Rhin les Turcs au-
ront baissé pavillon depuis octobre à cette
époque, l'Autriche sera réduite depuis le mois
d'août, la Bulgarie et la Roumanie seront en-
trées en jeu, et l'Italie aura investi l'Istrie. Le
New-York Herald annonce qu'il donnera au-
jourd'hui le tableau très intéressant que le co-
lonel Harison a dressé.
Ce tableau, nous l'avions entre les mains de-
puis quelques jours et, si nous en avons
ajourné la publication, c'est que nous n'étions
pas encore es sur son origine et sur son au-
thenticité. Voici, en effet, comment il était par-
venu entre nos mains
Un professeur d'anglais d'une des écoles mu-
nicipales de la Ville de Paris donna récemment
le document original à ses élèves comme ver-
sion anglaise. Un des jeunes gens, frappé de
son étrange précision, nous en apporta la tra-
duction. La voici:
Pronostics du colonel Harison sur la guerre
européenne, par mois et par fronts
JUILLET
Occidental. Pas de changement. Initiative des
manœuvres aux Français.
Italiens. Elargissement du front, qui absorbe
un grand nombre d'ennemis.
Russe. Grande offensive allemande dans la
région de Varsovie. Repliement des Russes en
Pologne.
¡,Oriental. Progression très, lente des Alliés aux
Dardanelles. En Arménie, en Mésopotamie, coopé-
ration italienne.
AOUT
OccidentaL. Sans changement. Accentuation
do la dépense des munitions. Renforcement des
lignes anglaises.
Italien. Investissement de Trieste et de l'Istrie
(Pola).
Russe. Arrêt de l'offensive allemande. Man-
que d'hommes. Attaques locales serbm Organisa-
tion de l'union balkanique. Déclenchement de la
Roumanie.
Oriental. Déclenchement de la Bulgarie.
SEPTEMBRE
Occidental. Offensive générale menée par les
Allemands (région du Nord). Dépenses effroyables
de munitions.
Italien, russe. Jonction des fronts italien,
serbe, roumain. Offensive générale contre l'Au-
triche. Marche en avant des russes (deux ailes).
Oriental. Effondrement de la Turquie. Chute
de Constantinople. Ouverture des Dardanelles
OCTOBRE
Occidental. Arrêt de l'offensive allemandes.
Les Allemands commencent d'eux-mêmes à recti-
fier leur front. Opération accélérée par l'offensive
française. Leur arrêt à la fin du mois sur la ligne
Ostende Maubeuge Ardennes Luxembourg-Metz-
Strasbourg.
Italien, russe. Reprise de la Galicie par les
Russes. Invasion de la Hongrie de trois côtés. Dé-
part du gouvernement autrichien, qui va se réfu-
gier en Allemagne, Recul des Allemands en Cour-
lande et en Prusse Orientale.
Oriental. Fin des opérations contre la Tur-
qui. Une grande partie.du corps expéditionnaire
devenue disponible revient en Europe,.
NOVEMBRE
Occidental. Nouveau recul allemand- Le front
linéaire se rompt en trois ou quatre segments.
Italien, riisse. Recul des Allemands en Po-
logne, qui découvre la Silésie. Investissement de
l'Allemagne.
DÉCEMBRE
Occidental. Arrivée des Français au Rhin,
Demanda d'armistice par les Allemands.
Nous n'ajouterons pas, à ces lignes impres-
sionnantes, d'autre commentaire que oelui-ci
Au mois d'octobre dernier, le colonel Harison
annonça le déclenchement » de l'Italie pour
la seconde quinzaine de mai
Renseignements Mondains
PETIT CARNET
Nous apprenons que Mme Jacques Mallet, née de
Maupeou, a heureusement mis au monde un fils, qui a
reçu le prénom de Jean-Pierre.
NECROLOGIB
Un deuil cruel vient de frapper M. et Mme Elie de
Beaumont et M. et Mme Fournier-Sarlovèze leur fils et
petit-flls, Antoine-Elie de Beaumont, âgé de quinze ans,
a prouvé la mort en cherchant à sauver un de ses cama-
rades qui se noyait dans le terrible accident de Jarsey.
Nous apprenons la mort de M- Claude Gaultier de
Kermoal, chevalier de Saint-Grégoire, ancien président
du Comité de secours aux blessés militaires de Saint-
Brieuc (Croix-Rouge), pieusement décédé à Saint-Brieuc,
le 8 juillet 1915, dans sa soixante-seizième année, muni
des sacrements de l'Eglise.
La cérémonie religieuse aura lieu en l'église parois-
siale de Saint-Michel de Saint-Brieuc, aujourd'hui 12 juil-
let.
Le baron de Somer d'Assenoy, ancien officier d'ar-
tillerie, vient de succomber en son hôtel, rue Neuve, à
Versailles.
Mlle Mignard, la fondatrice-directrice de l'oeuvre
quête. des recherches. des visites domiciliai-
res. et le reste. Vous pouvez être certain, mon-
sieur Trickett, que, cet après-midi, vous avez
été suivi. On vous a vu entrer à la Préfecture
de Police et en sortir. Je dirai même que vous
n'avez pas été perdu de vue depuis que vous
avez pris congé de Monsieur Charles à la gare
du Nord. Ces gens-là savent que vous avez
chargé la police du soin de votre affaire. Com-
ment s'expliqueraient-ils autrement votre vi-
site à la Préfecture ? Rien de plus logique, vous
m'avouerez.
Mais, demanda Jimmie, qu'est-ce que la
maison de modes de la rue de la Paix a à voir
avec tout ceci ?.
C'est ce que nous allons peut-être décou-
vrir plus tard, dit Snette. Pour le moment, le
plus pressé c'est la jeune fille, dont il nous
*;faut( calmer l'inquiétude, l'angoisse.
Cette maison est, si j'ai bien compris, la
succursale d'une maison analogue qui se trou-
ve à Londres ?.
Oui, dit Jimmie, Même nom, même direc-
trice ou propriétaire, autant que j'aie pu m'en
rendre compte. Naturellement, si la mai-
son de Londres sert à recevoir les objets volés,
alors.
Il est extrêmement probable que la suc-
cursale de Paris est réservée au même trafic,
dit l'agent avec un sourire. Cela ne fait même
aucun doute. Et, en ce cas, il y a de bonnes
raisons pour que les hôtes de la maison aient
subitement disparu.
« Monsieur, continua-t-il, nous ignorons
quelle aventure nous sommes sur le point
d'entrer. Ce que c'est que le hasard, ou plutôt
la veine J'ai bien passé un millier de fois
devant ce magasin vers lequel nous nous diri-
geons et jamais l'idée ne m'est venue qu'il pou-
vait se tramer quelque chose de mystérieux
dans l'intérieur de cet immeuble d'aspect si ba-
nal.
Mais, maintenant, je sens le mystère.
peut-être le crime. »
Le détective parlait avec une ardeur évi-
du Foyer temporaire, 128, avenue de Versantes, vient de
mourir. Un service sera célébré, en l'église Notre-Dame
d'Auteuil, demain mardi, à huit heures et demie.
A la Bourboule vient de succomber -M. Henri
Regnier, fils d'Adolphe Regnier qui fut membre de l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres et'précepteur du
Comte de Paris. Il était dans sa soixante-dix-septième
année.
Petit-fils d'un officier de la Grande Armée, lui-même,
au sortir de l'Ecole normale; fut précepteur d,u Duc de
Guise, fils du Duc d'Aumale, contribua à la fondation du
lycée français à Constantinople et y enseigna. Survint
la guerre de 1870; rompant son engagement avec le gou-
vernement turc, il s'engagea aux chasseurs à pied et,
promu sergent, lit vaillamment campagne avec l'armée
de la Loire et obtint la médaille militaire.
Rentré dans la vie civile, il s'adonna tout entier à l'édi-
tion des Œuvres de La Fontaine, qu'il publia dans la
célèbre collection des « Grands Eerivàins de France
que dirigeait son père et à laquelle travaillait son frère
aîné.
Ce très distingué érudit était l'oncle de MM. Adolphe
Regnier, bibliothécaire de l'Institut, et Robert Regnier,
chef au secrétariat au même Institut. Son troisième neveu,
M. Regnier, avocat à la cour d'appel, est actuellement
capitaine et dans les tranchées en Belgique.
Mme Geneviève Paul-Valentin, femme du docteur
Paul-Valentin, professeur à l'Université égyptienne, direc-
teur de l'Institut de physiothérapie au Caire, vient de suc-
comber, en cette ville, à une longue maladie.
Elle était la fille du colonel Robert, autrefois attaché,
et au cours de plusieurs années, au cabinet militaire du
maréchal de Mac-Mahon. Un de ses fils a été tué à la
bataille de la Marne; des deux autres, l'un est grièvement
blessé, l'autre est prisonnier. Une de ses filles est infir-
mière en Lorraine.
Mme Paul-Valentin, d'ailleurs sous un pseudonyme,
celui de Geneviève Lanzy, était un écrivain délicat, qui
laisse entre autres un volume d'impressions de voyage en
Indo-Chine, qui fut bien accueilli.
Quoique des plus vaillantes, elle succombe aux émo-
tions générales et à ses émotions personnelles de la
guerre et aux fatigues accumulées. En dépit de son état
de santé déjà chancelant, elle s'était en effet consacrée,
en terre égyptienne, aux œuvres d'assistance, comme
aussi à celles de propagande antiaustro-allemande.
A Nice viennent d'avoir lieu les obsèques du com-
mandant de Capella, des carabiniers de S. A. S. le Prince
de Monaco.
Le deuil était conduit par M. Léon de Capella, frèie
du défunt, et M* Caisson, avocat, et Mme Caisson repré-
sentaient avec lui la famille.
Le Prince Albert était représenté par le colonel Lemoël,
commandant supérieur des carabiniers.
M. Charles Bellando de Castro, conseiller du gouverne-
ment, délégué par S. E. le ministre d'Etat, et la plupart
des fonctionnaires de la principauté étaient parmi les nom-
breuses personnalités présentes.
La cérémonie religieuse a été célébrée en l'église Saint-
Joseph et l'inhumation a eu lieu dans le caveau familial
du cimetière du Château. Auparavant, le colonel Lemoël
a rendu un discret hommage à la mémoire du défunt.
M. Hippolyte Monin, maire adjoint du neuvième
arrondissement, vient de mourir. C'était un historien de
valeur auquel on doit notamment des études sur le cas
si passionnément débattu de Louis XVII. Il a publié aussi
nombre d'articles de documentation dans la Grande Revue
et différents quotidiens. Il était d'ailleurs ancien prof;s-
seur d'histoire au collège Rollin.
Pour les Informations de Naissances, de Mariages et
de Décès, s'adresser à l'OFFICE DES PUBLICATIONS D'ETAT
CiviL, 24, boulevard Poissonnière, de neuf heures à six
heures. Téléphone: Central 52-11.
Il est fait un prix spécial pour les abonnés du Gaulois
TUÉS & BLESSÉS
TUES
Le capitaina Voilqué, du 170° d'infanterie, griè-
vement bLessé le 5 mai, mort le 30 juin, des suites
de ses blessures, à trente-cinq oms. Quelques jours
avant sa mort, il avait reçu la croix de la Légion
d'honneur.
Le lieutenant Jules Chenet, chef de cabinet du
maire de Nice, qui vient de décéder à l'hôpital de
Rosenda,ël (Nord); d'une maladie contractée subi-
tement au front.
Le capitaine Victor Margot, ingénieur civil des
mines, commandant la compagnie de mitrailleuses
du 223e régiment d'infanterie, cité à l'ordre du jour
le 10 septembre 1914, tombé pour la France, le-10
juin 1915, àl'agè de. trente-six ans, et inhumé pro-
visoirement au cimetière de
M. Marcel Ferrette, tué à l'ennemi. Ce jeune
homme, fils unique de M. Henry Ferrette, qui fut
député de Bar de 1898 à 1910; actuellement lieute-
nant d'état-major, s'était engagé dès le début de
la guerre, bien qu'ayant à peine .dix-sept ans. Il
avait été successivement promu caporal et sergent
c'était donc un des plus jeunes sous-officiels de
l'aanée française. La semaine dernière, il avait
obtenu un congé de quelques jours et était alJé à
Nancy subir victorieusement les épreuves du bac-
calauréat. Revenu sur le front lundi dernier, il
était tué dans la soirée de mardi, d'une balle à la
tête.
Un des clercs du séminaire d'Orléans c'est le
cinquième M. Clément Drapeau, a été tué à l'en-
nemi le 22 juin. Après quelques mois de prépara.-
tion militaire, il avait été nommé sergent et en-
voyé au front il y a quelques semaines. Un aumô.
nier militaire a écrit à son sujet à M. le supérieur
du grand séminaire « .Le 22 juin, le sergent
Drapeau était chargé de faire une reconnaissance
près des lignes ennemies. Comme un digne flls de
l'Eglise et de la France, il accomplit sa mission, et
c'est là, tout près de Souchez, qu'il est tombé, percé
de deux balles, pour la France. Le cher enfant était
saintement résigné à tout ce qui était la volonté de
Dieu, et le sacrifice de sa vie, il l'avait fait géné-
reusement. Il dormira son dernier sommeil au
pied de la colline do Notre-Dame-de-Lorette, dans
cette terre de gloire et de sacrifice.
M. Jacques Merli, avopat à la cour d'appel, ré-
dacteur judiciaire à l'Action françaises, soldat au
.d'infanterie. On savait qu'il avait été blessé dans
un des combats acharnés qui ont été livrés autour
da Roye, après la glorieuse victoire de la Marne,
et' qu'il était prisonnier des Allemands. On sait
maintenant, par une infirmière-major de la Croix-
Rouge française, rapatriée le 3 juillet, qu'il a suc-
combé, le 23 novembre 1914, aux graves blessures
qu'il avait reçues le 2 octobre. L'héroïque blessé
avait trouvé à Noyon, de la part des infirmières
françaises restées dans les ambulances de cette
ville, les soins les plus dévoués il a supporté jus-
qu'au bout, avec un admirable courage, de cruelles
souffrances. Sa fin a été profondément édifiante et
digne de l'ardent patriote et du chrétien convaincu
qu'il était.
M. Charles Jac, du 336 d'artillerie, fils de M.
Jac, doyen de la Faculté catholique d'Angers. M.
1 Charles Jac avait déjà eu un frère, officier de chas.
seurs, tué à l'ennemi au début des hostilités.
M. Charles Simon, le zélé et dévoué secrétaire
général de la F. G. S. P. F., tué le 15 juin, au Lafcy
rinthe.'Perte cruelle pour cette belle œuvre.
dente, la sincérité du professionnel en exer-
cice. Son visage, d'ordinaire si calme, si gra-
ve, semblait illuminé. Mais Jimmie, lui, était
tout à son angoisse.
D'une imagination vive et d'une sensibilité
extrême, le jeune homme se représentait l'état
de fièvre, d'anxiété, de surprise folle où Eva
devait se trouver, elle, étrangère, devant cette
maison devenue déserte et d'une façon si sou-
daine et si inexplicable.
Du moment qu'elle est en sûreté murmu-
ra-t-il. Cela paraît tellement bizarre. Ah la
voilà
Le taxi s'arrêtait.
Jimmie et son compagnon descendirent jt
trouvèrent miss Walsden devant la porte de
l'immeuble en pleine conversation avec un ser-
gent de ville qui frisait Les pointes de sa mous-
tache brune avec une perplexité évidente.
Snette prit l'agent à part, tandis que Jimmie
se penchait vers Eva.
Comment allez-vous ? demanda-t-il vive-
ment à la jeune fille. Il ne vous est rien arrivé
de fâcheux ? Nous n'avons pas perdu une mi-
nute. Que se passe-t-il ?.
Vous avez été bien bon devenir répondit
miss Walsden en jetant un regard, sur Snette.
Je ne savais comment faire. J'ai eu tout
d'un coup l'idée de vous demander au télé-
phone, car je ne connais personne autre que
vous dans tout Paris. Oh j'ai eu si peur
Mais ce monsieur. qui est-il ? Pourquoi est-il
venu ?
Rien de plus naturel, dit Jimmie. Un ami,
qui est à l'hôtel. Je l'ai amené avec moi. Où
sont les gens de la maison ?.
A ce moment, Snette quittait le sergent de
ville, qui, après avoir salué, s'éloigna len-
ment. Le détective s'inclina poliment devant
Eva. Jimmie s'aperçut que la jeune fille avait
toujours le même chapeau et le même man-
teau.
J'espère que mademoiselle n'a pas eu
d'ennuis. graves ?. demanda Snette.
Oh j'ai eu très peur 1 répondit Eva, dont
VaUleury
L'abbé Joseph Gros, vicaire à Morez, diocèse de
Saint-Claude, tué dans une attaque, près de Neu<
vilie-Saint-Vaast, le 16 juiti,
L'abbé André Devarrieux, du diocèse de Rouen,
tué, dans une tranchée aux environs d'Arras:
Le Frère Ernest (Louis Jourdan), religieux de la
Trappe de Notre-Dame des Neiges, diocèse de Ni-
viers, caporal au d'infanterie, tué à l'assaut
d'une tranchée, le 13 mars.
L'abbé Auguste Pagès, élève de l'Institut catho-
lique de Paris, lieutenant au zouaves, mort
glorieusement à l'assaut, le 6 juin.
L'abbé Albert Malmont, curé de Bougon, diocèse
de Digne, infirmier au territorial, tombé au
ch.amp d'honneur, à Vienne-le-Château (Marne), le
21 juin. Il fut frappé de deux éclats d'obus au mo-
ment où il enterrait deux soldats un premier obus
avait éclaté à côté de lui un instant auparavant,
pendant qu'il récitait les dernières prières, qu'il
ne voulut pas interrompra.
L'abbé Paul Patella, vicaire à Saint-André de
Marseille, lieutenant au ̃̃•" bataillon de chasseurs
alpins, tué glorieusement à la tête de sa compa-
gnie, le 15 juin, pendant un assaut.
L'abbé Carrelet, professeur au petit séminaire de
Belley, lieutenant d'infanterie, tué de deux balles
au front, à l'assaut d'un blockhaus, le 26 juin.
L'abbé Jules Gabon, aspirant salésien de la con-
grégation de Don Bosco, tué glorieusement à Cha-
vanne, après avoir lutté cinq heures durant sous
la mitraille.
L'abbé Leroux, vicaire de Gournay-en-Bray, tué
d'une balle au front.
L'abbé Gérault, du diocèse de Séez, mort la
£Z juin, des suites de blessures reçues au champ
d'honneur.
L'abbé Cassard, du diocèse de Saint-Claude, tué
à 1 assaut d'une tranchée.
L'abbé Henri Lalot, du diocèse de Périgueux,
mort à l'ennemi le 26 avril.
L'abbé Amédée Péroux, du diocèse de Belley,
mort d'une maladie contractée au front, en jan-
vier.
L'abbé Henri Brousseau, du diocèse d'Angers,
soldat au d'infanterie, tué le 9 juin, par un
éclat d'obus,
Le lieutenant Rabinel, du .» d'infanterie, Frère
de la doctrine chrétienne, professeur au collège de
Figueras (Catalogne), mort glorieusement en Ar-
gonne, le 20 décembre 1914. Il avait été cité à l'or,·
dre du jour.
OANST0US LES CAFES #A
Apéritif
Up* et Digestif.
A travers a, resse
M. Ribot parle d'or
Un rédacteur du Petit Journal a eu l'occa-
sion de rencontrer M. Ribot, ministre des
finances, avec qui il s'est entretenu de ce mou-
vement populaire qui pousse les détenteurs
d'or, grands et petits, vers les guichets de la
Banque.
Eh oui, disait- ce mauvement a été en quelque
sorte spontané. Les députés de la Seine ont été les
fidèles interprètes des désirs de la population pa-
risienne. Celle-ci le montre tous les jours par son
empressement aux guichets de la Banque. Elle
n'attendait qu'un appel, car il a suffi d'un mot pour
que des milliers de personnes de toute condition
prissent sur leur temps pour venir se presser aux
portes de notre grand établissement.
Ce qui se passe là est vraiment touchant et ré-
confortant, car il montre à quel point la population,
de Paris est animée du patriotisme le plus ardent
et le plus sincère.
On peut tout demander à cette population, pour-
vu qu'on fasse appel à son cœur et à son esprit,
sans vouloir jamais user de contrainte.
Ce mouvement s'est déjà étendu dans les dé-
partements.
Ce que dit Mme Pachitch
M. Pascal Forthuny a eu la bonne fortune de
rencontrer la femme du président du conseil
serbe, et de l'interviewer, pour Excelsior, au e
sujet des douloureux sujets de l'heure présente.
Mme Pachitch « a le regard clair chargé de
bonté. La voix, dès les premiers mots, se
nuance en accents tout colorés de douceur le
geste d'accueil est noble, d'autant qu'il est sim-
pie ». Or, cette vaillante dit
J'ai vu nos fertiles campagnes en feu, Belgrade
solitaire où s'obstinaient à rester les vieillards as-- ?
sures du glorieu'x destin de leur patrie. Mais dites
bien, monsieur, que si le sang coula, abondant, par
la plaie, cette plaie se (refermera que désormais,
en paix comme en guerre, l'ennemi sera chassé
de Serbie que près de notre capitale sera édifié
un jour le monument dédié à la gloire de ses frères
par notre grand statuaire Mestrovitch que toutes
nos femmes travailleront s'il le faut pour tendra
des armes aux défenseurs du sol, que toutes nos
filles sont aux ambuâances et qu'elles soignent nos
blessés en soignant les rosiers qui fleuriront les
vainqueurs dites que notre coeur bat au rythme
des coeurs français, anglais, belges, russes, italiens
et monténégrins que l'iris, la fleur populaire
qu'on appelle chez nous perunika, décorera tou-
jours le seuil de nos maisons, et que, symbole de
toutes nos traditions intangibles, le gâteau de fa-
mille sera encore béni par te prêtre au jour où est
célébrées la fête du saint qui protège chaque toit en
Serbie.
« Nous nous battrons les derniers comme
nous nous sommes battus les premiers », ajouta
Mme Pachitch. Et, la guerre finie, « nous en-
verrons les plus braves de nos braves à Pa-
ris, pour prendre rang parmi ces soldats du
Droit affirmé, qui descendront l'avenue des
Champs-Elysées après avoir passé sous l'arche
du triomphe. »
Les deux têtues
Du; Figaro
Il est un de nos généraux les plus admirés, les
plus aàmés l'un do ceux à qui le soldat est fier
d'obéir, et que ses officiers considèrent comme di-
gne d'assumer les responsabilités les plus hautes.
Et son ardeur, sa verve contrastent étrangement
avec le flegme parfois déconcertant de l'Autre.
Mais il a la sagesse de ne pouvoir pas être co7K-
paré. Il sait ce qu'il vaut mais il sait aussi ce que
vaut celui avec qui on le compare. Et on rapporte,
en haut lieu, ce mot de lui, prononcé tout près du
front
Moi, je suis une tête chaude. Et, croyez-moi
pour conduire cette guerre-ci, il faut une tête
froide..
Et les fonds du Kaiser ?
Du Matin, à propos de la faillite de la Ham-
burg-Amerika Linie
Depuis bientôt un an, les compagnies de naviga-
tion allemandes n'ont pas pu faire 'un sou de re-
cette, leurs bateaux sont immobilisés en Allemagna
et dans les ports neutres. D'autre part, elles ont
des frais qui courent, pour entretenir toute cette
le regard allait d'un interlocuteur à l'autre.
Ecoutez. voilà. En rentrant, je n'ai trouva
personne. et puis, après. j'ai trouvé des
choses oui, des choses extraordinaires
Peut-être ferons-nous mieux de monter ?. je
pourrai expliquer
Snette alla donner un ordre au chauffeur,
qui atendait toujours puis il revint et, re-
fermant la porte d'entrée sur Eva et Jimmie,
gravit l'escalier à leur suite.
La jeune fille fit pénétrer les deux hommes
dans un salon du premier étage, dont le désor-
dre, souligné par Eva, indiquait clairement un
départ précipité.
Sur une table, qui avait été dressée pour un
couvert, on voyait les restes d'un repas à moi-
tié consommé. Des tiroirs avaient été ouverts
et laissés tels. Les meubles avaient été déran-
gés. Des enveloppes gisaient sur le parquet et
donnaient l'impression d'avoir été abandonnées
dans la hâte du départ. On voyait sur le tapis,
devant la cheminée, une petite paire de chaus-
sures fort élégantes.
Par une porte entrebâillée, le regard plon-
geait dans l'intérieur d'une chambre à coucher,
où une bougie brûlait encore.
Là, se trouvaient de nouveaux indices d'un
départ précipité.
Voyez- vous, dit Eva en regardant Jimm'e,
trois personnes habitent cette maison, qui n'a
pas de concierge.
» D'abord, Mlle Charpentier, que vous avez
vue ce matin, monsieur Trickett. C'est la di-
rectrice.
» Mlle Charpentier a avec elle deux "servan-
tes. une cuisinière et une femme de cham-
bre.
» Les deux servantes couchent dans la mai-
son. Elles ont leurs chambres à l'étage au-des-
sus, où se trouve également la cuisine.
J.-S. Pletcher
(Traduit de l'anglais par Feuillsrange.)
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